samedi 26 septembre 2015

Pérou - Cusco et la puissante civilisation Inca

Étant enfant comme beaucoup de petits français à l'époque, je rêvais aux Incas, au Machu Picchu, aux Andes, au Pérou,...
Cet imaginaire qui berçait mon enfance venait des dessins animés comme "Les Mystérieuses Cités d'or" ou des BD comme "Le Temple du Soleil".
 

Ils éveillaient en moi mon côté imaginatif et aventurier. Je rêvais de découvrir ce pays, ses cultures, de partir dans des aventures folles et de trouver les mystérieuses cités d'or... 
En arrivant à Cusco vers les 4 heures du matin cette nuit là, un ancien rêve se réalisait...
Piedra de 12 angulos - Cusco
On ne peut jamais savoir à qu'elle heure on arrive avec les bus sud-américain. Un coup 3h en retard (voir plus), un autre 3 heures en avance (voir moins).
Mais Cette fois-ci ce fut en avance.

Notre petit groupe de 6 personnes est parti de Copacabana en Bolivie pour rejoindre Cusco au Pérou. La route et le passage frontière se passèrent sans trop de difficultés. Un trajet plutôt luxueux, comparé aux bus boliviens.
Finalement, les argentines, Sam, BenKa et moi débarquons au terminal de bus de Cusco vers les 4h du matin.
Vraiment fatigué par cette courte nuit, un réveil brutal et les 11 mois de voyage qui se font ressentir, la solution est toute trouvée. Direction dodo! 2 de nos argentines Male et Anjie ont déjà leur logement sur place. On se retrouve donc à 4 avec Laura, Sam, BenKa et moi.

Plaza de Armas y Templo de la Compañia de Jesus - Cusco
L'axe Copacabana-Cusco est quasiment emprunté que par des touristes. Et toutes les auberges de jeunesse/hôtels pas cher le savent. Dès lors le tourniquet qui délimite la zone publique des passagers dans le terminal de bus franchie, on peut observer pleins de mains en l'air se balançant de gauche à droite afin de créer la plus grande attention, brandissant des petits prospectus et criant leurs offres.

Ces gens là sont des vendeurs, intermédiaires entre vous et hébergement qui vous sollicite pour vous vendre de tout.
Il n'y a que 4 ou 5 vendeurs, mais c'est une vrai jungle. Il y a que 4 ou 5 bus bus qui arrivent par jour en provenance de Copacabana et tout le monde veut "sa part du gâteau touristique". D'un premier abord cela parait effrayant, impressionnant de voir des personnes se ruer sur vous pour vous "héberger". C'est une comme une "danse" qui a ses rythmes et ses coutumes.

Tu veux un logement, ils le savent. Mais il y a trop peu de touristes pour le nombre d'auberges et d'hôtels et tu le sais. L'offre et la demande...

C'est un jeu que je me livre parfois, faire spéculer les vendeurs. Écouter leur proposition et les faire confronter entre eux. Ils sont venus pour nous, nous cherchons un bon prix...

Plaza de Armas - Cusco
Nous arrivons épuisés dans notre nouvel petit hôtel pas cher (et pas super), tout proche de la place principale. On s'endort alors...
Ce n'est que finalement en fin d'après-midi que nous découvrons notre première ville du Pérou.
Cusco!

Calles typicas de Cusco
Cusco est la "capitale" culturelle du Pérou. Cette ville de 300 000 habitants se situe à 3 400m d'altitude et possède un caractère bien particulier.
L'altitude est les nombreuses collines sur lesquelles la ville est construite sont déroutantes certes, mais ce n'est pas le plus impressionnant.
En parcourant les rues et les ruelles du centre-ville, le "passé" surgit et se mêle au "présent" dans un style architecturale unique.

San Blas - Cusco
Les espagnols (et les autres nations colonisatrices) avaient pour "coutumes" de détruire tous les signes des civilisations conquises, de détruire les édifices religieux et de pouvoir, brûler les écrits,... Et d'imposer leur religion en construisant des églises, cathédrales par dessus les temples, avec les pierres des édifices détruits. Pour couper court à toute culture, cultes, traditions et imposer la religion catholique...
Murs Incas et construction post-inca - Cusco
La ville fut pillée et ravagée par les conquistadors en 1534 mais on peut encore voir et admirer les murs incas originels, qui sont devenus la base des édifices post-colombien.

C'est ce qu'est Cusco aujourd'hui, un mélange de cultures vivantes, d'édifices de toutes époques et un "meltingpot" de cultures espagnole et amérindiennes. C'est très agréable de se balader dans la ville et de découvrir les petites ruelles, les marchés, les musées et la couleur omniprésente dans toute la ville. D'ailleurs le drapeau de Cusco est orné de toutes les couleurs de l'arc-en-ciel, rappel du drapeau "Whipala" représentant toutes les ethnies andines.

Museo Inca - Cusco
C'est à Cusco qu'est née la civilisation Inca et son puissant empire.
Cette civilisation fut étonnante par sa capacité à fédérer d'autres nations sous son règne, la plupart du temps possédant une langue et des traditions différentes sous son règne.

Les Incas possèdent aussi un héritage extraordinaire des civilisations précédentes comme celles de Chavin, Huari et les extraordinaires Chimu (un prochain article) et Tiwanaku (Article "
Bolivie - Cochabamba, La Paz et la civilisation de Tiwanaku").
"Guerra Chancas-Incas» de Scarton - Detalle de la pintura de Juan Bravo sobre la "historia de Qosqo" - Wikipedia
Puissante dans les domaines de l'architecture, agronomie, hydrologie, astronomie et mathématiques grâce à tous les savoir-faire acquis des civilisations passées. Les Incas en restent non moins singuliers. Cet empire à réussi dès le début à créer une structure étatique unique en y intégrant stratégie militaire, diplomatie et contrôle des populations.

Les civilisations conquises pacifiquement conservaient un certain pouvoir, laissant en place les autorités traditionnelles, mais étant encadrer par des supérieurs hiérarchiques Incas. Les autres, conquises par les armes étaient déplacés dans des régions ancrées au pouvoir Inca et des peuples soumis depuis de longues dates aux Incas venaient repeupler les terres.
Qhapaq Ñan, réseau de routes andin, Proyecto QÑ-Bolivia - Unesco
Ajouter à cela, les Incas avaient des voies de communication exceptionnelle.
Reprenant le réseau routier laissé par les Huaris, les Incas l'ont amélioré et grandement étendu, leur permettant de traverser les territoires rapidement malgré des terrains accidentés. On compte un réseau de voies de communication de plus de 45 000km donc l'axe principal le "Qhapaq Ñan" long de plus de 6 000km. Il était un élément majeur dans le contrôle de l'empire et dans les déplacements militaires. On y comptait des auberges prêt à accueillir en tout moment des passagers, des postes de garde et un système de messagers, des coureurs à pieds extrêmement rapides.


Depuis Juin 2014, grâce à une action inédite et commune des 6 pays, dont l'Argentine, la Bolivie, le Chili, La Colombie, l’Équateur et le Pérou, ce réseau de route andin en péril est devenu patrimoine mondial de l'Unesco

Esculturas de madera Chimu, Museo de Arte Precolombiano - Cusco
C'est fort de tout ces legs que la civilisation Incas a fortement prospéré. Elle est devenue en 1438 un empire qui s'est rapidement étendu sous le souverain "Pachacutec" dépassant géographiquement largement la vallée de Cusco.
Botellas Mochicas, Museo de Arte Precolombiano - Cusco
C'est ce qui m'a intrigué et fasciné le plus. Savoir que l'empire Inca ne dura pas plus 100 ans mais s'est étendu à travers une région allant des actuelles Colombie aux limites de la Patagonie. Soit plus de 4 000km de longueur. Les territoires incas recouvraient l'équivalent de toute l'Europe, de Lisbonne au Portugal à Moscou en Russie. Incroyable.


"Inca Empire South America" par EuroHistoryTeacher - Wikipedia
Avec les empires Mayas et Aztèques, l'empire Incas fait parti des trois grands empires de l'Amérique précolombienne.
Botellas Escultoricas Mochica, Museo de Arte Precolombiano - Cusco
Les origines Incas sont un peu floues, les légendes racontent que la capitale des Incas fut fondée dès la fin du 11eme siècle par Manco Capac et Mama Ocllo après leur départ de l'Isla del Sol sur le lac Titicaca. 

"[...]les Incas descendent de Manco Capac. [...] envoyés par Viracocha, le dieu créateur, pour apporter la civilisation aux hommes après le grand déluge qui avait tout dévasté. [...]
ils voyagèrent jusqu'à ce que le bâton magique en or de Manco s'enfonce totalement dans la terre pour leur désigner le lieu où s'établir : la terre de ce lieu serait suffisamment riche pour les accueillir. C'est là qu'ils fondèrent la première ville inca qui deviendra Cuzco, c'est-à-dire le « nombril » en quechua. Manco Capac enseigna alors aux hommes l'agriculture et l'artisanat, et Mama Ocllo enseigna aux femmes l'art du tissage."
source Wikipedia.

"Manco Capac et Mama Ocllo fondant l'empire Inca"  - Wikipedia
A leur arrivée dans la vallée de Cusco vers 1200, les Incas ne contaient qu'une dizaine de familles et durent combattre d'autres ethnies pour s'installer et occuper qu'un tout petit bout de terre qui n'était pas plus grand que la place principale de Cusco (Place des Armes) d'aujourd'hui.

Les Incas n'étaient qu'une tribu parmi tant d'autres dans la vallée. Occupant au début un rang de subordonné, ils gagnèrent progressivement de l'influence et du pouvoir au cours des règnes successifs des dirigeants Incas. Puis finalement en 1350 Inca Roca s'empara du contrôle de la petite confédération.

Inca Roca et 2 autres générations de seigneurs étendirent la domination Inca mais le territoire ne dépassait pas 40km autour de Cusco.
"Pachacutec maniant la fronde sur le manuscrit de Guaman Poma" - Wikipedia
Ce n'est réellement qu'en 1438 avec la guerre contre la tribu voisine les Chancas que Pachacutec élargit les territoires et que les Incas devinrent un empire. Ce sera le début de l’expansion Inca et l'apogée de la civilisation.
Sacsayhuaman en la tormenta - Cusco
A son apogée l'empire Inca ou le Tawantinsuyu signifiant en quechua "quatre en un" fut le plus vaste territoire conquis précolombien. Tout une pyramide de pouvoir  était mise en place par les Incas. Et en son sommet l'empereur. 

Puis l'empire se divisait en 4 "Suyu" régions, gouvernées par un membre de la famille royale avec comme axe central Cusco signifiant "nombril du monde" en quechua.


Puis les suyus étaient divisées en sous-unités administratives, les "huammanis" qui correspondaient généralement aux civilisations conquises. A leur tour les huammanis était divisés en autre groupe d'humains, qui eux-même étaient divisés en familles, les "ayllus".

On estime que l'empire Inca compta à son apogée entre 12 et 15 millions de personnes.


-------------------- BONUS "C'est pas Sorcier"! ;-)
"La civilisation Inca", C'est pas Sorcier - Francetv Education
Cliquez sur la légende pour voir la vidéo. ;)
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En 1522, Pascual de Andagoya navigateur et surtout conquistador basque espagnol parti explorer la côte pacifique et appris l'existence d'un empire surnommé le "Berú". L'expédition sera un échec mais le nom restera et donnera naissance au Pérou.
Catedral de Cusco
Ayant entendu les rumeurs, Francisco Pizzaro et Diego Almagro célèbres conquistadors s'associent et tenteront à 3 reprises de découvrir cet empire. Une première expédition mal préparée en 1523 les forcent à faire demi tour. Puis le naufrage du bateau de Pizarro en 1526 lors de la deuxième expédition l'oblige à rester sur place et à attendre le retour d'Almagro pendant 5 mois. Ne restant pas sur place Pizarro  accompagné d'un petit effectif de 80 hommes et chevaux, continu ses recherches plus au sud et découvre le Pérou.

Il décide alors de revenir en Espagne pour demander le soutien du roi Charles Quint. Il sera emprisonné 1 an pour dette puis le roi le chargera de conquérir le Pérou en 1530.


C'est finalement en 1532 que commença la conquête de l'empire Inca par l'Espagne et Francisco Pizarro pour s'achever en 1574 avec la fin de la résistance Inca.
Jouant de russes, de meilleurs armement et de stratégies militaires, le cousin d'Hernan Cortès au deuxième degrés , (lien de parenté oblige) vaincra les Incas avec "seulement" 180 hommes, 37 cavaliers, 4 canons et trois caravelles.

Apprenant qu'une guerre civile a éclaté entre les deux fils Huáscar et Atahualpa, s'affrontant pour la prise de pouvoir après le décès de leur père l'empereur Huayna Capac en 1529. Pizarro profite de la situation et de la mort par empoissonnement de Huáscar. 

Il envoi alors des émissaires à Atahualpa pour lui proposer une entrevue. Atahualpa accepte et se fait capturer au prix d'un grand massacre inca alors que la rencontre devait se passer sans armes.

Pizarro exigera qu'on remplisse des pièces entières d'or et d'argent pour la libération de l'empereur. Les Incas livreront 6 tonnes d'or, mais contrairement à la promesse faite par Pizarro, Atahualpa sera décapité après un rapide procès.

Catedral de Cusco
Afin d'éviter un soulèvement, Pizarro proclame nouvel Empereur Inca Topa Hualpa, frère cadet d'Huáscar et d'Atahualpa. Mais celui-ci meurt du choléra avent son reigne et c'est Manco Inca qui lui succèdera.
Pizarro entre en 1534 à Cusco et il mettra à feu et à sang cette ville et commencera la colonisation espagnole depuis Cusco. En 1534 il fondera la première ville espagnol de San Miguel de Piura et en 1535 Cuidad de los Reyes, ville des Rois, qui deviendra Lima.

Paseo pietonal - Cusco
Les Incas se rebelleront plusieurs fois et tenteront de reprendre la ville de Cusco. La ville de Vilcabamba deviendra le bastion de résistance des Incas jusqu’en 1572 et la mise à mort du dernier empereur Inca Tupac Amaru....
Templo de la Compañia de Jesus - Cusco
Bien que peu nombreux face aux armées incas de plusieurs dizaines de milliers de soldats, on peut se poser la question du comment les espagnols ont réussi à conquérir les Incas. 

Les historiens expliquent cela par une multitude de facteurs qui ont permis cette conquête:
Ce serait la variole (apporté par les espagnols) qui aurait causé la mort de l'empereur Huayna Capac en 1527 sans qu'il ait choisi de successeur. 

Ses deux fils se disputent alors la succession et l'empire se divise en deux : Atahualpa au Nord et Huascar au Sud. La guerre civile fait rage et c'est finalement Atahualpa qui prendra le dessus
La rapide capture du nouvel empereur Atahualpa par la ruse de Pizarro.
La supériorité militaire des Espagnols, en termes d'armement que stratégique.
Et leur habileté diplomatique à soulever contre les Incas les tribus réprimées ainsi que la perception des espagnols par les incas comme des dieux ou prophéties.
Templo de la Compañia de Jesus - Cusco
La vague de colonisation apportera le déclin de l'empire Inca et de sa population qui passera d'un chiffre de 12 à 15 millions à 600 000 un siècle plus tard.
Puerta Museo de Historia Natural, Templo de la Compaña de Jesus - Cusco
Aujourd'hui Cusco vie de cette double identité, Inca et espagnole. Les traditions se retrouvent et se mélangent pour former une culture unique.
Artesanias - Cusco
Avec nos amis, Benka et moi avons visité la ville, les musées, les marchés, essayer de comprendre cette culture et son histoire. Cusco est une superbe ville, riche en Histoire et en culture. Les rues sont colorées et beaucoup de touristes s'y baladent. 
Cusco de Noche!!! Oh Yeah!!!
C'est une impression différente qui se dégage de cette ville comparé à la Bolivie.
Nous visitons cette superbe ville et aussi prenons le temps de célébrer ce nouveau pays!

El poder del los Rubios!!! - Cusco
 Cusco est une ville agréable ou beaucoup de chose sont mises en place pour visiter et découvrir la ville à faible coût. Nous faisons de superbes rencontres comme ces 3 supers suédoises.
El poder del los Rubios!!! - Cusco
Viva los Rubios!!!
El poder del los Rubios!!! - Cusco
Et nous buvons le célèbre alcool local. Le Fameux Pisco que le Chili et le Pérou se battent pour leur création.

Pisco!!!!!! - Cusco
Nous avons passé du super bon temps à Cusco. C'est une ville très particulière dans toute l'Amérique du Sud. Elle est extrêmement riche en culture et Histoire. Le pays est sécuritaire et la ville touristique et il y a énormément de choses voir et à faire autour. En tout point cette ville est multiculturelle, artistique, intense, dynamique, historique et touristique. Nous avons fait des rencontres, comme avec les suédoises ou le fameux Medhi! Ou simplement revu des gens personnes de notre voyage, comme Rodolpho, le vendeur d'expéditions sympathique d'Atacama.
Amigos en el Roswell! - Cusco
Cette ville est tout simplement un lieu de passage obligé pour toute personne, un brin curieuse voulant découvrir le Pérou ou un bout de l'Amérique Latine. Sa proximité avec le Macchu Picchu en fait un endroit mythique sur la route des Incas.
Llamas - Cusco
En parlant du Macchu Picchu et de la route des Incas...

Artesanias y productos para trajabar las lanas - Cusco

samedi 12 septembre 2015

Bolivie - Copacabana, Isla del Sol, le Lac Titicaca et la Naissance de l'empire Inca

Bienvenue à Copacabana!!
Après un périple chaotique en bus depuis Rurrenabarque ( je vous invite à lire l'article précédent) et un changement de bus à La Paz, j'arrive après 22 heures de transport à Copacabana. Le but, rejoindre BenKa arrivé la veille et découvrir cette petite ville et surtout ce qu'il y a autour.
Copacabana desde el mirador del cerro Calavario
Hé non, on ne se retrouve pas sur la plage de Copacabana à Rio de Janeiro tout d'un coup mais bien dans la dernière ville de notre parcours bolivien, Copacabana. Son nom dérive des mots "kota kahuana", de la langue "Aymara"signifiant  "vue sur le lac".  Et quel lac!
Basilica Nuestra Señora de Copacabana
Les Aymaras étaient un puissant peuple Amérindien originaire du lac Titicaca et qui s'est étendu sur les hauteurs de l'altiplano.
Créant une forte économie autour du développement de l'agriculture, de l'élevage ainsi que du commerce, le peuple prospéra rapidement et l'Aymara deviendra la langue forte de la région. Elle atteint sont apogée entre 700 et 900 après JC, l'Aymara se parlant sur tout l'altiplano de Lima au Pérou jusqu'en Argentine. Le royaume impérial Aymara déclinera ensuite laissant des petits royaumes et chefferies que combattrons plus tard les Incas lors de lors expansion.

Evo Morales
Aujourd'hui encore on compte environ 2 millions de personnes parlant l'Aymara, essentiellement en Bolivie. L'actuel président de la Bolivie Evo Morales est d'ailleurs le premier président d'origine Aymara à s'affirmer en tant que tel, relayant les revendications culturelles et sociales des populations indigènes. Il s'affirme comme chef de cette culture et tente depuis 2006 de réformer économiquement et industriellement le pays. Il fut réélu en octobre 2014 pour son 3eme mandat avec une large avance.
Basilica Nuestra Señora de Copacabana
Mais revenons plutôt à Copacabana.
Cette ville est toute petite, à peine 6 000 habitants. Elle est tranquille, un peu d'agitation dans les rues qui bordent le marché et les rues proches des embarcations fluviales mais à part cela c'est calme. On y trouve aussi l'impressionnante Basilique "Nuestra Señora de Copacabana" dans un style bien particulier, un style morisque.
Les Morisques -1-2 étaient des mulsulmans d'Espagne convertis de force au catholicisme dès 1492. Je ne découvre qu'à l'écriture de l'article la singulière particularité de cette Basilique et de ce style. (Je vous invite à lire les deux articles en légende pour comprendre un peu plus cette histoire Espagnole et Musulmane.)

Le climat est plutôt frais, comparé à la chaleur de la jungle de Rurrenabarque. 

Je ne pourrais dire pourquoi, mais j'ai l'impression que cette ville est différente de toutes les autres villes boliviennes. Un peu l'impression de me retrouver dans une ville avec un caractère balnéaire. C'est ce qui me surprend après quelques minutes passé dans la ville.

El lago Titicaca desde el miradordel cerro Calavario - Copacabana
La Bolivie est vraiment un pays à part dans l'Amérique du Sud, un manque criblant d’infrastructures qui fait que le niveau de vie est plus bas que ses voisins, l'Argentine, le Chili et le Pérou. Le tourisme y est beaucoup plus rare aussi. 

Mais ici à Copacabana, le cran est au dessus. J'ai l'impression que l'activité principale de cette ville est le tourisme, chose étrange en Bolivie. La différence est marquée, on le ressent dans l’attitude des locaux, dans la nouveauté des bâtiments, le tout un peu plus coloré et festif qu'autre part. Et cela en est plus agréable...

Los amigos en Copacabana
C'est dans cette ville que j'ai retrouvé BenKa mais aussi d'autres amis de voyage! Ce bon vieux australien de Sam et nos trois copines argentines Laura, Male et Angie. Rencontrés à Sucre, nous nous sommes suivis, progressant à notre vitesse et partagent chaque instant ensemble. C'est çà le voyage!
Un soir, tous ensemble, nous montons les 150 mètres de dénivelé jusqu'au Calvaire perché en haut d''un petit mont à flanc de ville. La montée faite d'innombrables marches en pierres non taillées est difficile surtout quand les presque 4 000 m d'altitude sont dans l'addition. Mais tout en haut, on oublie vite la fatigue. On se pose sur les marches, les argentines préparent le maté et on attend avec impatience ce coucher de soleil.
  Laura - Copacabana
On prend le temps d'observer ce splendide panorama, célébrant nos retrouvailles dans les lumières de la ville qui commencent à s'éclairer...
Copacabana desde el mirador del cerro Calavario
Les nuages sont là, mais le soleil les percent et il se couche lentement dans des rayons et des éclats orangés qui rebondissent sur le lac et qui se séparent dans toutes les directions.  
Nous sommes à 4 000m d'altitude et c'est comme si ce soleil brillait d'une couleur différente à cette altitude. Plus proche de nous et se couchant en plein sur le lac Titicaca, la vue est tout simplement magique, ce coucher de soleil est impressionnant . ...
El lago Titicaca desde el mirador del cerro Calavario - Copacabana
Depuis le mirador, en face de ce paysage magnifique, nous apprécions chaque seconde de ce moment. Nous sommes ensembles, argentines, australiens, français et c'est comme si à cet instant précis, nous nous connaissions depuis des siècles.
Laura y Anchou - Copacabana
On ressent l’allégresse, la joie de simplement être là, ensemble et de partager quelque chose. Les derniers rayons de soleil touchent notre peau, nous réchauffent et nous bercent encore quelques secondes. Nous le savons tous, cet instant, ce quelque chose est unique et nous le savourons...
El lago Titicaca desde el mirador del cerro Calavario - Copacabana
J'admire ces paysages et je reste fixait sur ce fameux lac, mythique et si haut, résultat de milliers d'années géologique mais aussi de centaines d'autres de mythologie.
Son nom semble provenir d'un rocher situé sur l'île du soleil appelé "Titi Khar'ka", signifiant "Rocher du Puma" en Aymara .

Une légende raconte :
"[...] que les hommes vivaient heureux dans une vallée fertile. Rien ne leur était interdit sauf monter dans la montagne. Le diable, jaloux de leur tranquillité, leur dit d'aller dans la montagne chercher le feu sacré, sinon un malheur s'abattrait sur eux. Mais les dieux de la montagne appelés « Apus » les surprirent et firent sortir des cavernes des pumas, qui dévorèrent toute la population. Inti, le dieu du soleil qu'ils vénéraient, pleura pendant 40 jours et 40 nuits sans s'arrêter, ce qui inonda la vallée et créa le lac Titicaca ; seul un couple survécut en se mettant dans une barque. Ils dirent que, de leur barque, ils avaient vu les pumas, qui s'étaient transformés en pierre. C'est pour cela que le lac s'appelle « el lago de los pumas de piedra », le lac aux pumas de pierre. [...]" -3

Et c'est ainsi que l'île se prénomma isla del sol, l'île du soleil en hommage au dieu Inti...

Copacabana est un lieu important du tourisme en Bolivie, du fait de sa proximité avec le lac Titicaca, l'Isla del sol et bien sûr toutes les légendes Incas. La majorité des bateaux pour Isla del sol partent d'ailleurs des quelques pontons d'embarcations de Copacabana. Pour un prix très raisonnable vous pouvez acheter un billet aller-retour pour vous rendre à l'île à bord d'un de ces bateaux.
Isla del Sol y Lago Titicaca
Le lendemain nous partons en direction de cette "île du soleil". Sam, Benka et moi partons pour la journée.
Il y a plusieurs choix pour visiter l'île du soleil, mais tous se font par ces petites navettes fluviales qui déposent les personnes aux deux seuls accès de l'île, soit au Nord, soit au Sud.
Nos amis
argentines décident de rester sur l'île une nuit et nous choisissons l'option, plus "thought" de passer juste la journée et de traverser l'île à pied du Nord au Sud.

Isla del Sol
L'île du soleil est la plus grande île sur le lac Titicaca. L'île revêt un caractère spirituel et religieux car d'après les légendes Incas, ce serait d'où les premiers Incas "Manco Capac" et "Mama Ocllo" seraient partis pour fonder la ville et future "capitale" de l'empire Inca.

Encore aujourd'hui l'île porte ce caractère sacré conservé par les quelques 2 milles habitants quechuas et aymaras de l'île.
Isla del Sol
L'île est spéciale, géographiquement en premier. L'impression de voir 2 collines sortir de l'eau. Le terrain est très vallonné, avec des reliefs accidentés et culmine très rapidement.
Ensuite il n'y a pas de vraiment de routes sur l'île, seulement des chemins en sable et terre, donc aucun véhicules motorisés. Le transport des vivres et des marchandises se font à dos de mule.

Isla del Sol
A notre arrivée nous sommes interpellé par un guide qui propose ses services à qui souhaiterait avoir une visite guidée de l'île. C'est sans problèmes que j'accepte ce genre de sollicitations. Je sais que cela à un coup (minime pour nous) mais que j'apprendrais bien plus avec cette personne que en essayant de comprendre "des pierres" sans explications. J'aime bien me laisser porter par les histoires et les légendes...

Isla del Sol
Notre guide est un locaux, il tire sur la 60 ène mais est très vif dans ses mouvements, plus vifs que tous les autres touristes, un peu écrasés par l'altitude. Son métier est pêcheur, mais aujourd'hui comme 1 fois tous les mois, il est guide. C'est grâce à ce petit système entre les différents locaux qu'il arrive à gagner un peu mieux sa vie.
Ruinas Incas de Chincana - Isla del Sol
Il nous raconte l'histoire de son peuple, des Incas et on traverse l'île. C'est magique. Nous traversons des contrastes de couleurs magnifiques. Du rose argile, vert eucalyptus, blanc roche, rouge terre et ce bleu si intense du lac Titicaca. Les terrasses inca et pré-incas aménagées il y a plusieurs centaines d'années pour l'agriculture et l'élevage, les ruines comme la "Roca Sagrada", roche sacrée et lieu énergétique des Incas
Isla del Sol
Chaque petit sommet offre des vues qu'aujourd'hui encore je me souviens.
Camino y Boleteria - Isla del Sol
Étant plus jeune, je suis parti avec ma sœur en Crète. J'ai l'impression d'y revenir. D'avoir autour de moi cette végétation et ces sols secs, ces chemins en sable bordés de barrières de pierres. Des ânes, des chèvres et des plages... 
Isla del Sol
Un chemin d'une 12ene de kilomètres que nous avons parcouru en moins de 4h, tranquillement, montant puis descendant sur les courbes de l'île en appréciant tous les reliefs et ruines.
On peut en croire ce que l'on veut, sur le caractère spirituel et énergétique de cette île, mais j'ai compris pourquoi tant de beauté pouvait et peut
encore suscité tant d'admiration et de légendes.
Isla del Sol
Cette île, comme son lac sont magnifiques et BenKa et moi avons été content de terminer notre périple en Bolivie par cet endroit. Magique et surréaliste! Tellement que notre ami Australien Sam s'est perdu et qu'il n'est rentré à Copacabana que le lendemain. ;-)
Un monde!!!! - Isla del Sol
Après avoir retrouvé notre Sam "national", nous avons décidé de prendre le dernier jour en Bolivie relax et de louer des motos. Pur plaisir pour les "drivers" Sam et BenKa!
Ride Baby Ride!!! Copacabana
Et moi j'ai appris sous le super coach BenKa à prendre les rennes de ces bolides! Des sensations!
Oh Yeaaaaahhhhhhh!!!

Ride Baby Ride!!! Copacabana
C'est ainsi que s'est terminé notre périple Bolivien. Les débuts furent pas faciles avec un accueil peu chaleureux, le vol du portable de Benka dès le premier soir de notre arrivée, des infrastructures manquantes, des grèves, des blocus de villes, une altitude pas facile à assimiler, des routes exécrables, un internet inaccessible la plus part du temps,...
Mais aussi des superbes rencontres, des paysages au delà de la beauté, des expériences dans la jungle inoubliables et des légendes... La porte de la civilisation Inca s'ouvre à nous!

Copacabana
Je suis fier d'avoir traversé ce pays, d'avoir balayé les nombreux clichés sur la Bolivie, d'être parti à la rencontre des gens, de leurs cultures et de leur paysages. Ce fut pas facile par moment, mais c'est ce qui créait l'unicité d'un pays. Et tout cela avec Mon Pote de Route BenKa.

Ce soir, avec Sam et nos amies argentines, nous partons pour un nouveau pays et un empire d'Histoire. Cela fait déjà 11 mois que nous sommes partis! C'est long et il en reste tellement à faire...


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Légendes:
1- "Les Morisques" - Wikipédia.fr : Lien
2- "Le Problème Morisque en Amérique" - Persee.fr : Lien

3- "La légende des dieux de la montagne" - Wikipedia.fr : Lien