samedi 20 juin 2015

Bolivie - La Ruta de la Muerte et Coroico



De 4 700m à 1 200m d'altitude, un dénivelé de 3 500m en 35km! Des passages sous des cascades d'eau, une route rocailleuse et pas plus large qu'un petit camion par endroit. Bienvenue sur la Route des Yungas, ou plus communément appelé la "Ruta de la la Muerte"!
Altura 4 700m - Ruta de la Muerte

Nommée en 1995 par la  "Inter-American Development Bank" comme la « route la plus dangereuse du monde ». On estimait que la dangerosité de la route causait la vie de 200 à 300 personnes par an, soit en moyenne un véhicule par semaine.

La route fut construite pour permettre un accès et le commerce du bois entre les hautes terres andines, la ville de La Paz et les plateaux andins. La route de la mort traverse la vallée des "Yungas", un mot quechua désignant les "Terres tièdes". Pluies, humidité, tiédeur, les Yungas.


Depuis quelques années, un nouveau tracé a été construit pour la circulation automobile, en asphalte et sécuritaire, évitant la partie dangereuse de l'ancienne route. Il se produit toujours des accidents mais il sont moins nombreux.

Et aujourd'hui la majorité des agences touristiques de La Paz offrent cette attraction sportive sur le vieux tronçon!

El Equipo Listo! Altura 4 700m - Ruta de la Muerte
Determinacion! Altura 4 700m - Ruta de la Muerte
C'est l'une des attractions phare de la ville qui propose la visite des ruines de Tiwanaku (précèdent article : Tiwanaku) et la descente de la mort en vélo dernière génération! On ne parle plus de risque mais de sensations. Et cela parait FUN!
Locos!!! Altura 4 700m - Ruta de la Muerte
Et c'est un vrai business, on vous vend un tour sensationnel, avec vélo avec des suspensions de partout, freins à disque, caméra embarquée, protection intégrale, Tee-shirt "J'ai survécu à la route de la mort", DVD de vos photos et vidéos, on ne fait que de la descente et on embarque les vélos dans la camionnette lorsque cela monte. Le package ultime du touriste!

C'est quelque chose qui m'a vraiment surpris. Alors que le pays est en manque criblant d'infrastructures, on offre aux touristes un "luxe" que presque la totalité des boliviens ne peuvent pas se payer. Et d'ailleurs on le voit, je n'ai rencontré aucuns touristes bolivien dans cette attraction, ni à La Paz. Cela produisant un contraste en moi.
Heureux de faire cette attraction et aussi chanceux de pouvoir faire cette attraction...

Chicas locas! Altura 4 700m - Ruta de la Muerte
Notre plan était de se rendre à Coroico, ville à la fin de la route de la mort. Et de là de continuer notre voyage. Après avoir mis de côté les agences aux prix exorbitants pour les mêmes services (jusqu'à 4 fois le prix que nous avons payer.) Nous nous sommes lancés dans la route de la mort!
Et je dois dire que c'est impressionnant!
Vista de la valle - Ruta de la Muerte
On se lève un matin, on embarque dans une camionnette et on part pour "La Cumbre", la cime de La Paz. Déjà que La Paz est haute, 3 600m pour le centre-ville, mais là 4 700m et au milieu des montagnes enneigées. C'est juste époustouflant!
Notre groupe se compose de 9 personnes. Nos amis Sarah, Pierre et Nadège et 5 autres personne. BenKa malade et peu en confiance en vélo sur cette route décide de rester à La Paz. Le groupe est amical, joyeux et plus on se rapproche de "la cumbre", plus une certaine appréhension se fait ressentir...


Velocidad max!!! Ruta de la Muerte
On arrive, il fait froid, beaucoup plus froid qu'en ville. Et tout autour de nous les crêtes des montagnes enneigées, la vue est impressionnante. On voit la route partir dans la vallée en séries d'épingles qui paraissent interminables. Ma vue ne s’arrête pas à une construction proche, je ne suis pas obligé de regarder en haut pour voir le ciel comme en ville. Ici, une sensation d'infini tout autour de moi...

On s'équipe et on se fait attribuer des vélos. Nos guides sont tous jeunes, 18 ans à peine pour l'un d'entre eux. Mais déjà je sens qu'ils ont à cœur notre sécurité. Ils sont "pro", vraiment. Ils nous expliquent les règles de sécurité à suivre sur cette route bien particulière, le comportement à respecter,
les étapes que nous allons faire.

Finalement après une série de photos pour ce fameux "DVD souvenir", on se lance sur la route, comme bien d'autres petits groupes d'autres agences de tourisme. On se lance tous à l’assaut de la route de la mort!


Les premiers 20km sont asphaltés, tant mieux car je prend possession de mon vélo, ce sera un facteur de moins à négocier. Je reste à la fin du groupe, ne va pas trop vite, prend le temps de m'habituer à toutes mes protections et de comprendre les réactions du vélo. Tranquillement mais surement je prend possession de mon vélo.

Pas vite, mais ma montre GPS (de course à pied) m'indique qu'on frôle déjà les 50km/h. Sans pédaler! Les paysages sont magiques, la vue incroyable, je prend de la vitesse, me penche dans les courbes et virages, me mets en position aéro dynamique pour aller plus vite. Je retrouve des sensations de triathlon! Le vent tape sur mon visage comme un jour de compétition. J'avance! Mais je reste vigilant car au bas de la vallée s'entasse des structures métalliques qui me rappelle que la chute n'est jamais loin...

Vista impressionnante - Ruta de la Muerte
Nous entamons la deuxième partie, la route de la mort. La partie dangereuse! Fermé à la circulation depuis l'ouverture de la nouvelle voie asphalté, elle est toujours accessible mais déconseillée aux véhicules. C'est là que cela devient dangereux et les guides s'empressent de nous le redire. Ils nous expliquent les passages, les moments où il faut ralentir, les difficultés techniques et les façons dont nous devons aborder ces parties. En confiance, on se lance tous dans cette toute petite et pas large route gravillonnée! Sarah flanqué de son drapeau Whipala (Couleur des peuples Andins) se lance.
Sarah Rocks!! - Ruta de la Muerte
On voit bien qu'elle a du caractère cette "little britt" (petite anglaise).  Elle fonce à toute allure dans les virages et lignes droites de la route de la mort! Son drapeau flotte et elle glisse sur la route!
The Lengendary Sarah! - Ruta de la Muerte


Ruta de la Muerte
Cette partie de la route est moins pentue, on avance toujours sans pédaler mais moins vite. Pour le mieux au vue des dangereuses courbes et virages. Le paysage change totalement aussi. Des montagnes enneigées et des vallées vertes mais peu foisonnantes, on passe à une végétation verte, dense, qui ressemblerait presque à une jungle tropicale. Et heureusement pour un touriste que j'ai vu partir tout droit dans le précipice... Il a "seulement" fait quelques mètres plus bas, arrêté par les branchages et feuillages...

<*
En faisant plus de recherches il s'agit d'une "forêt tropicale et subtropicale humide à feuilles caduques" faisant parti du type: "écozone néotropique". Je vous laisse lire Wikipedia pour plus de renseignements. Si ça vous dit ;-)
*>

Cambio de climat - Ruta de la Muerte
Notre petit groupe est homogène, on avance bien et on s'amuse. La route est magnifique, on traverse des cascades, on apprécie le paysage. On commence à prendre confiance et on se défi, on se double et se recroise. Je fait la compétition avec un allemand et un autre français. Dès que le guide nous donne l'autorisation d'y aller on se lance à fond! C'est de la pure adrénaline, je regarde ma montre et on frise les 55km/h dans certaines portions de lignes droites. 

Tout se passe bien, à un moment je manque un virage et frêne trop tard, une des seules barrières de sécurité m'empêche de continuer tout droit ma route et de tomber... Je suis sauf mais je réalise ce qui aurait pu se passer. Je continu la route et reste vigilant.


She is flying!!! - Ruta de la Muerte


The Crazy Team! - Ruta de la Muerte
Notre "Team" est superbe et malgré quelques frayeurs, on fini notre descente à fond. Comme pour conjurer le mal par le mal, on donne tout dans les derniers kilomètres qui deviennent de plus en plus plat. On sait que l'on arrive bientôt et on apprécie encore plus ces quelques dernières secondes d'extase.

Ruta de la Muerte
3 500 mètres de dénivelé négatif en un peu plus de 3 heures. Un départ à 4 700m perché dans les montagnes, les températures négatives et la neige pour arriver à 1200 m d'altitude dans une forêt tropicale dense et une chaleur humide.
Ce fut une superbe expérience, pas obligatoirement à la porté de tout le monde (peur du vide et vitesse associée). Mais qui vaut vraiment le coup d'être faite pour le contraste de paysage, l'adrénaline, l'expérience sportive mais surtout technique et l'unique du panorama qui n'a pas d'équivalent.
Merci aux deux guides Victor et Angel de nous avoir apporté ces sensations tout en restant dans un cadre "sécuritaire".

Un final Marvilloso sobre Coroico y su valle - Ruta de la Muerte
Je peux enfin porter mon tee-shirt "Sobrevivi a la Ruta de la Muerte!!".
En Vida y Mas!!! - Ruta de la Muerte
Et une bière qui se mérite pour certains! Lama Style!

The English style spoke! - Ruta de la Muerte
Et si voila ce que cela donne en vidéo! Merci Pierre.



Coroico
Revenus sur "terre", nous sommes arrivés à ce petit bout de civilisation perdu à travers la nature. Coroico est un petit village d'un peu plus de 2 000 habitants. Perché au beau milieu d'une montagne, on ne vraiment pourquoi ce lieu fut habité. Les légendes racontent que l'on peut entendre au premier quart de 12h , le vent siffler les lamentations du clocher du temple de la "Virgen de la Candelaria". C'est juste à ce moment que plusieurs êtres humains devenus roche déposèrent de nombreuses richesses aurifères, point de départ d'un nouvel exode vers Coroico.

Voila la version originale (que j'ai essayé de traduire au mieux...).

"[...]Dicen que todos los días, cuando el primer cuarto de hora del mediodía llega, se puede escuchar empujado levemente por el viento el lamento del campanario que adornaba el templo de la Virgen de la Candelaria en Kory Wayku, ahora recordado como Coroico Viejo. Allí, junto a varios seres humanos convertidos en piedra, descansan las riquezas auríferas que fueron abandonadas luego de que los sobrevivientes de un encantamiento iniciaran el éxodo hacia lo que hoy es Coroico.
[...]" 1
Atardecer en la valle de Coroico
Si je devais décrire Coroico, je ne dirais que le mot : reposant.
Et c'est vrai, ce petit village est reposant. De part sa taille, à peine plus de 2 000 habitants, loin de la civilisation et du bruit. Une toute petite place centrale, il en faut pas plus pour déborder sur les cotés de la petite montagne, pas de grosses enseignes, cela tiendrait pas. Et surtout rien autour. Perché en haut de la petite montagne, il y a juste de la nature. C'est calme, chaud mais pas trop et reposant.

Plaza Principal - Coroico
J'ai donc pris du temps à Coroico, chose pas commune dans notre voyage. J'ai marché lentement, chose aussi peut commune, j'ai lu un peu, écouter de la musique, écris et surtout j'ai pris le temps de bien dormir, chose encore moins évidente durant ce voyage.
Coati, Refujio de amimales - La Senda Verde
Alors que dire de Coroico, bah c'est relax.
On se lève le matin, en face de nous ces vallées, ces montagnes et ce soleil, les oiseaux sont là, les singes aussi. On prend le temps de se poser et de regarder tout cela, de s'émerveiller et de prendre le temps de le faire. Au calme sans agitation.

Capuchino, Refujio de amimales - La Senda Verde
On se balade et on discute.
Ce sont des choses simples mais que l'on avait oublié durant ce voyage. Cela parait bête, mais à force de vouloir bouger vite de de découvrir tout, on passe ses nuits dans le bus, on dort mal, on perd en énergie et en capital sommeil et on a apprécie moins les choses...
Mono araña, Refujio de amimales - La Senda Verde


Loros, Refujio de amimales - La Senda Verde
Sarah et moi avons passé quelques jours avec Nadège et Pierre, puis ils ont continué leur route. Puis le jour suivant BenKa est arrivé. Et avec lui on a continuer ... à se reposer...
Tortuga, Refujio de amimales - La Senda Verde
Mono aullador, Refujio de amimales - La Senda Verde
Après quelques rando et la découverte du "Senda Verde", un refuge animalier pour les animaux victimes de maltraitance. Vrai havre de paix pour ces animaux victime de l'homme.
Reposés et requinqués nous avons repris la route. En direction de Rurrenabarque, l'Amazonie Bolivienne et il nous en a fallu de l'énergie...


--------------------------------------------------------------------------------------------------
LÉGENDES:
1: Noticias de Coroico Viejo
http://www.bolivia.com/noticias/autonoticias/DetalleNoticia29998.asp